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Découvre le concept de flow ou expérience optimale élaboré par le psychologue américain Mihaly Csikszentmihalyi. Définition, caractéristiques, activités autotéliques, personnalités autotéliques, paradoxe travail-loisirs…

Pour le titre de cet article, j’ai volontairement gardé le titre original « Flow » que je trouve bien plus évocateur que son titre en français « Vivre : la psychologie du bonheur » qui fait très développement personnel.

Je ne te cache pas que le 1er défi du livre est d’abord de ne pas écorcher le nom de l’auteur !

Sinon, appelle-le Mihaly.

Avant que j’oublie, tu peux aussi retrouver :

Découvre le concept de flow ou expérience optimale élaboré par le psychologue américain Mihaly Csikszentmihalyi. Définition, caractéristiques, activités autotéliques, personnalités autotéliques, paradoxe travail-loisirs...

Qui est Mihaly Csikszentmihalyi ?

Après avoir quitté sa Hongrie natale au début des années 1950, Mihaly Csikszentmihalyi est devenu progressivement l’une des figures les plus éminentes de la psychologie positive.

Pendant 30 ans, il enseigne au département de psychologie de l’université de Chicago qu’il dirige ensuite. Pour info, il ensigne également au Claremont College en Californie.

Comment définir le flow ?

Le flow est un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité. Elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement.

En résumé, le flow se caractérise par l’absorption totale d’une personne dans son occupation. Tu sais cet état où tu perds toute notion du temps, où tu es pleinement concentré sur ce que tu fais, où rien ne peut venir te perturber, où tu te sens hyper productif.

Tu peux ressentir le flow dans le travail, les loisirs, la musique, la littérature, la sexualité, les jeux vidéos…

En français, on parle également d’expérience optimale, mais avouons que c’est moins évocateur. Bon, je vois à travers l’écran ta petite moue dubitative :

« Ok, Guillaume mais comment on atteint cet état de flow ? »

Comment atteindre le flow ?

Pour atteindre cet état de flow, l’auteur mentionne :

  1. La tâche entreprise est réalisable, mais constitue un défi et exige une aptitude particulière ;
  2. La réalisation de cette tâche exige un haut niveau de concentration ;
  3. L’objectif visé est clair ;
  4. L’activité en cours fournit une rétroaction immédiate (feedback en anglais) ;
  5. L’engagement de l’individu est profond et fait disparaître toute distraction ;
  6. La personne exerce le contrôle sur ses actions ;
  7. La préoccupation de soi disparaît, mais paradoxalement, le sens du soi est renforcé à la suite de l’expérience optimale ;
  8. La perception de la durée est altérée.

La combinaison de ces éléments produit un sentiment d’enchantement si intense que tu es prêt(e) à investir beaucoup d’énergie pour le ressentir à nouveau.

Les activités ou les expériences autotéliques

Une activité (ou expérience) autotélique se caractérise par une récompense intrinsèque (récompense qui provient de la réalisation de celle-ci) impliquant un sens profond d’enjouement, de joie et d’enrichissement. Mihály Csíkszentmihályi.

Comme vous vous en doutez peut-être déjà, le terme autotélique vient de deux mots grecs : autos (soi) et telos (but ou fin).

L’expérience optimale est donc une fin en soi. Elle est recherchée pour elle-même et non pour d’autres raisons extérieures (motivations extrinsèques).

Je vous en parlerai plus longuement dans un nouvel essentiel sur le livre « La vérité sur ce qui motive » de Daniel Pink. Un peu de patience, lol… (Voir comment améliorer son expérience de consommation avec le marketing expérientiel)

Les personnalités autotéliques

Les personnes autotéliques sont tellement intensément impliquées dans une activité que rien d’autre ne semble leur importer que cette activité même, l’expérience en elle-même est si agréable que les gens la font quel qu’en soit le coût, dans la seule finalité de la faire.

Les obstacles internes et externes au flow

Certaines personnes semblent incapables de connaitre l’expérience optimale.

Par exemple, c’est le cas des schizpohrènes qui souffrent d’anhedonia (littéralement absence de plaisir).

Avec l’augmentation du temps passé devant les écrans, nous parlons aussi de plus en plus de trouble de l’attention qui se manifeste par un manque de contrôle sur notre attention.

Une conscience de soi excessive constitue un autre obstacle au flow.

Par exemple, une personne constamment préoccupée par ce que les autres pensent d’elle ou par la peur de faire quelque chose de mal ne peut pas non plus vivre le flow.

En plus de ces limites internes, il existe également de puissants obstacles externes à l’expérience optimale. Ils peuvent être soit naturels, soit sociaux.

Des conditions de vie extrêmement rudes restreignent les possibilités de jouir de la vie. Les conditions sociales sont encore plus difficiles à contourner.

Prends l’exemple de l’esclavage, de l’oppression ou de l’exploitation. L’une des conséquences est l’élimination de la joie de vivre et sans doute de la vie elle-même. Plusieurs cultures disparurent de cette manière, en perdant la possibilité d’expérimenter la joie.

Le paradoxe travail-loisirs

Généralement, l’objectif le plus désirable est le temps libre, le travail étant vu comme un mal nécessaire. La possibilité de se détendre et de ne rien faire apparaît comme la voie royale vers le bonheur.

Pourtant, plusieurs études témoignent de l’apparition de problèmes mentaux au cours des congés et des vacances. Par exemple, certains retraités connaissent une période difficile, surtout s’ils étaient fortement identifiés à leur travail.

Sans but, sans interaction, nous perdons souvent motivation et concentration. L’esprit se met à errer, l’anxiété survient et le chaos s’installe.

En réalité, il convient de distinguer les loisirs actifs et les loisirs passifs. Au vue des caractéristiques du flow, tu as 4 fois plus de chance de le trouver en jouant au basket qu’en regardant passivement la dernière émission de télé-réalité.

D’après les études menées par l’auteur, nous atteignons plus souvent l’état de flow au travail qu’en vacances.

Pourquoi ce paradoxe ?

Au travail, nous rencontrons des défis stimulants. Nous sommes heureux, créatifs et connaissons de grandes joies. Dans notre temps libre, nous nous sentons passifs, insatisfaits et pourtant, nous voulons travailler moins et avoir plus de loisirs.

Pour expliquer ce paradoxe, nous sommes fortement influencés par le stéréotype selon lequel le travail est supposé être non désiré.

Il faut également considérer qu’il n’est pas possible de maintenir un haut niveau de défi et de concentration sans arrêt. Nous devons donc récupérer en ne faisant rien ou en réalisant des activités peu exigeantes même si elles sont moins gratifiantes.

Le travail-passion

Pour certaines personnes, la distinction travail-loisirs semble quasi inexistante.

Je peux aussi bien dire que j’ai travaillé sans arrêt ou que je n’ai jamais travaillé, puisque que mon travail était mon loisir préféré.

Linus Pauling est l’une des deux seules personnes au monde avec Marie Curie à avoir reçu 2 prix Nobel dans 2 catégories différentes : Paix (1962) et Chimie (1954).

En fait, le problème réside dans la relation du travailleur avec son travail et dans la perception qu’il a de ses objectifs. Lorsque tu as l’impression d’investir ton énergie contre ton gré ou pour le profit de quelqu’un d’autre, tu considères cette énergie comme perdue et le temps consacré au travail est soustrait à ta vie.

Dans ce contexte, l’expérience positive éprouvée même momentanément perd de sa valeur parce qu’elle ne contribue pas à vos objectifs de vie à long terme.

Pour conclure, la vraie réponse face au stress et à l’insatisfaction au travail exige une stratégie générale qui implique :

  1. Un investissement d’énergie en vue de contrôler le flot de sa conscience ;
  2. D’améliorer la qualité de l’expérience vécue ;
  3. De poursuivre des objectifs personnels valorisés ;
  4. De se donner des loisirs appropriés qui seront une véritable « re-création ».

A toi, que penses-tu du concept de Flow de Mihaly Csikszentmihalyi?

Tu es sur Pinterest ? Moi aussi ! Ne me laisse pas toute seule.

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