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Tu es passionné par la photographie et les récits humains qui se cachent derrière l’objectif ? Alors, tu ne voudras pas manquer cette interview exclusive avec Jessica Rispal, une artiste aux multiples facettes qui brise les tabous et repousse les limites de l’expression. Découvre comment elle fusionne art, sexualité et identité dans une quête perpétuelle d’authenticité. Tu te demandes comment les réseaux sociaux influencent son travail ? Ou peut-être es-tu curieux de savoir comment elle choisit ses modèles et ses lieux de shooting ? Reste avec nous, car nous allons plonger dans l’univers fascinant de Jessica, où chaque cliché est une histoire en soi. Prêt pour une aventure visuelle et intellectuelle ? Alors, lis la suite.Au fait, n’oublie pas de jeter un œil à mes autres interviews fascinantes avec :

Présentation de Jessica Rispal

Peux-tu te présenter en quelques lignes pour ceux ou celles qui ne te connaîtraient pas encore ?

Bonjour, je vis et je travaille en Ile-de-France. Depuis 1998, je suis directrice artistique, photographe autodidacte et éditrice depuis 2015. Je m’intéresse au corps et aux sexualités, à la liberté d’expression, aux études de genres, aux personnes et sujets sous-représentés et / ou censurés. Je publie des artistes et auteurs qui me touchent et qui souvent entrent en résonance avec ces sujets à travers ma revue Le Bateau et Les Crocs Electriques cofondés avec Stéphane Blanquet.

Présentation de Jessica Rispal
Crédit : Jessica Rispal

Ton rapport à la photographie

Peux-tu nous raconter comment tu as commencé la photo ?

Mon père m’a prêté son appareil photo argentique lorsque j’étais au lycée. J’ai organisé mon premier shooting dans le salon en travaux de mes parents à l’aide de lampes de chantier en commençant par le portrait d’une amie au crâne rasé, avec pour inspiration :

  • Les sculptures de Brancusi,
  • Les images de Sieff,
  • Mon goût pour la SF.

Comment as-tu appris la photo ?

J’ai lu la notice de l’appareil, très instructive avec des illustrations en noir et blanc. J’ai pris des photos, recommencé encore et encore.

Le déroulement d'un shooting avec Jessica Rispal
Crédit : Jessica Rispal

Comment définirais-tu ton travail ?

C’est une recherche permanente entre une vision esthétique et un décalage. Avant, je cherchais l’intimité et l’érotisme. Aujourd’hui, je suis plus froide et en même temps plus frontale, plus explicite. J’essaie de figurer le corps sans détour mais aussi des pratiques. Je crois que je n’essaie plus de traduire l’excitation ou l’érotisme du moment mais de créer des histoires, des personnages avec une part de mystère et une identité forte.

Combien de temps passes-tu par mois à shooter ?

Normalement, je shoote chaque semaine mais ces derniers mois très peu car je travaille sur des objets et sculptures notamment et je suis accaparée par le travail alimentaire et mes enfants.

La meilleure expérience de shooting de Jessica
Crédit : Jessica Rispal

Comment choisis-tu tes modèles ? Tes lieux de shoots ?

Je propose aux personnes qui m’entourent, je n’ai pas de profil type. Je m’adapte et je me laisse emmener par la physionomie de chaque personne, mais aussi je questionne, j’essaie de savoir ses goûts.

Peux-tu nous décrire le déroulement d’un shooting ? As-tu des astuces pour mettre à l’aise tes modèles ?

Souvent, je mets de la musique, selon mon envie et l’humeur dans laquelle je souhaite plonger le modèle. Pour moi la musique est intimement liée au corps et je la ressens. Elle me conditionne et se transmet.Je propose un thé, discute un peu et on s’y met. L’ambiance est toujours détendue. Je propose, je dirige et j’invite le modèle à donner ses envies et idées aussi. Au fur et à mesure, je montre, j’ajuste. La session n’excède que rarement les trois heures.

La carte blanche de Jessica Rispal
Crédit : Jessica Rispal

Quels conseils donnerais-tu à un(e) photographe débutant(e) ?

Je pense qu’il faut :

  • Se cultiver,
  • Ouvrir les yeux,
  • Ouvrir les oreilles,
  • Aller voir des expos,
  • Développer sa propre vision en décortiquant celle des autres,
  • Assister des photographes,
  • Pratiquer beaucoup,
  • Ne surtout pas avoir peur de shooter même si ce n’est pas toujours bon.

Qui sont les photographes qui t’inspirent ?

J’aime beaucoup :

  • Jane Atwood,
  • Araki,
  • Moriyama,
  • Newton,
  • Sieff.

Ils ont forgé mes yeux.

Peux-tu nous partager ta meilleure expérience de shooting ?

Je pense que c’est la toute première. J’essayais d’allier beaucoup d’influences dans une installation bancale et sans moyens. Mais j’ai senti que ce serait une aventure géniale.

Ta pire expérience ?

C’était une séance où l’on m’a payée pour faire des images précises de nus très médiocres. Le principe était vraiment inintéressant et je n’avais aucune liberté dans les postures.

Street Art Addict

Quel photographe me conseillerais-tu d’interviewer ? Quel(le) Modèle ?

En photographe, je conseillerai Dominique Wildermann qui a des choses très intéressantes à dire de ses images.

Ton rapport aux réseaux sociaux

Que penses-tu des réseaux sociaux ? Comment les utilises-tu ?

Je crois que ce sont des outils avec des avantages évidents de création de réseau, découvertes diverses humaines ou artistiques. Ils ont leurs limites que ce soit concernant la protection des données ou la censure. J’en fais une utilisation très régulière principalement pour promouvoir mes images et éditions.

Combien de temps en moyenne chaque jour ?

Je suis connectée en permanence.

Ton réseau social préféré ? Pourquoi ?

Je n’ai pas de préférence. C’est pour moi une complémentarité entre Facebook et Instagram.

Ton rapport au voyage

Tes 3 coups de cœur en France ? Pourquoi ?

  • Marseille. J’aime les gens, le mélange des cultures, son bordel, ses thés à la menthe, ses couleurs.
  • Les Baux de Provence, cette région dans laquelle ma mère est née m’apaise.
  • La Bretagne, ses côtes sauvages, ses animaux.

À l’étranger ?

J’aime beaucoup Minori et Venise en Italie. La nourriture me rend folle et les couleurs, l’art ! Je suis amoureuse de Barcelone, ville de naissance de ma grand-mère, je m’y sens chez moi.

Ton prochain projet de voyage ? Pourquoi ?

J’aimerais retourner à New York. Je l’ai faite en fin d’hiver et je l’ai trouvée froide, trop verticale et impersonnelle. J’aimerais la retrouver par beau temps et y trouver peut_être l’âme que je lui avais fantasmée.

La carte blanche de Jessica Rispal

J’aimerais beaucoup publier plus de livres et œuvres de personnes racisées. C’est un défi important des années à venir et qui me tient à cœur. Les questions soulevées en ce moment sur le féminisme, le genre, l’identité et “les minorités” m’intéressent. Je souhaite agir pour leur donner plus d’espace d’expression.

Où retrouver Jessica Rispal ?

Tu peux retrouver Jessica Rispal et ses photos sur :

À toi, une question à poser à Jessica Rispal ?

Merci d’avoir suivi cette conversation captivante avec Jessica Rispal. Ses perspectives sur la photographie, l’identité et l’expression artistique nous rappellent l’importance de rester authentique dans un monde en constante évolution. Si cette interview t’a fait réfléchir ou t’a inspiré, n’hésite pas à la partager et à poser tes propres questions dans les commentaires ci-dessous. Et si tu es aussi passionné que nous par les histoires humaines derrière l’art, reste connecté pour nos prochaines interviews incontournables.

Avec Jessica Rispal, Directrice Artistique, Photographe et Editrice