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Envie de créer et d’animer une présentation comme Barack Obama ou Steve Jobs ? Les essentiels à appliquer, l’importance de la forme, le storytelling, l’art d’illustrer ses slides…

Récemment, ma femme (qui est abonnée à la bibliothèque de Bourg-en-Bresse)  revient avec le livre « L’art des présentation percutantes » d’Adrian Dearnell et Andrés Hoyos-Gomés.

Sur le coup, je n’y prête pas vraiment attention.

Pourquoi ?

Déjà, parce que j’étais en train de lire un pavé (la biographie de Mike Tyson) et puis, j’avais déjà suivi un excellent MOOC d’Open Classrooms sur « comment améliorer l’impact de vos présentations« .

Après, tu me connais, je suis très curieux et surtout j’essaie d’avoir le moins d’a priori sur les choses. En plus, 1er bon signe, il est publié aux éditions Eyrolles.

Je le feuillette et tout de suite, j’accroche bien avec :

  1. Son style synthétique qui va directement à l’essentiel ;
  2. Son côté pragmatique avec des astuces que nous pouvons immédiatement appliquer.

Bref, je te le conseille. En plus, il est court, il ne fait que 130 pages.

Avant que je n’oublie, tu peux retrouver :

Envie de créer et d'animer une présentation comme Barack Obama ou Steve Jobs ? Les essentiels à appliquer, l'importance de la forme, le storytelling, l'art d'illustrer ses slides...

Présentation : pourquoi les américains sont-ils meilleurs que nous ?

Bonne question, non ?

Les 2 auteurs le décrivent très bien dans leur livre :

Dans le monde anglo-américain, le leadership passe par la communication quand, dans notre culture latine, la communication passe par la compétence technique, le raisonnement et la démonstration.

En plus, les américains ont toujours cette ambition d’aller toujours plus loin, de repousser les frontières. Dans notre culture latine, nous préférons la fiabilité et la prudence.

Une question d’éducation ?

Prenons un exemple qui illustre bien notre propre rapport à la réussite et à la performance.

Chez les anglophones, le système de notation permet aux élèves d’atteindre et d’aller au-delà de ce qui est attendu.

En France, tu ne pourras que te rapprocher d’une excellence inatteignable par définition.

Les performances de référence en France sont :

  • Acquises ;
  • Acquisitions à consolider ;
  • En voie d’acquisition ;
  • Non acquis.

Aux Etats-Unis, ils parlent de :

  • Travail au-delà des attentes (working above expectations) ;
  • Acquis (working at expectations),
  • En voie d’acquisition (working towards expectations),
  • A besoin d’être aidé (need help).

Bref, en France, un enfant de primaire peut au mieux espérer acquérir  une compétence alors qu’aux Etats-Unis, l’élève est déjà conscient que la performance attendue est un palier qu’il peut dépasser.

Tu la vois la différence ?

Idem, en bas de l’échelle, en France, « non acquis » résonne comme un constat et un jugement négatif alors qu’aux Etats-Unis, ils ne s’attardent pas sur le constat et formule immédiatement un encouragement « a besoin d’être aidé« .

Un question de positive attitude ?

Je te rassure, je ne vais pas te parler ici de la chanson de Lorie.

Personnellement, je suis à chaque fois impressionné par le niveau d’énergie plus élevé et plus optimiste des américains.

En France, nous avons l’autocritique (trop) facile. Nous voyons plus facilement le côté négatif des choses. A l’inverse, les américains font toujours preuve d’un optimisme à tous crins et s’exclameront presque toujours que c’est génial (amazing) !

En France :

  • Euphémisme,
  • Discours formel,
  • Réserve,
  • Gestuelle limitée,
  • Priorité limitée,
  • Priorité au contenu,
  • Démonstration par les chiffres.

Aux Etats-Unis :

  • Exagération,
  • Discours naturel,
  • Exubérance,
  • Importance du langage corporel,
  • Priorité à la forme,
  • Preuve par les exemples.

Erreur n°1 : ne pas respecter les bases

Si tu ne dois retenir qu’une chose de cet article, voici les 8 points essentiels pour réaliser une présentation percutante et mémorable.

Prêt (e) ?

#8 Se mettre à place de l’autre

Tu dois mettre ton public au cœur de ta démarche. Sinon, quel est l’intérêt de ta présentation si tu ne réponds pas directement à ses besoins ?

En plus, ce que tu diras ne sera pas retenu et n’aura donc aucun impact.

Adapte impérativement ton discours au type de public auquel tu t’adresses. Bâtis un lien avec ton public. Montre-lui explicitement que tu as compris ses attentes.

#7 Prendre possession de la salle

Les projecteurs sont sur toi, assume-le.

Dis-toi juste :

Plus tu seras à l’aise avec ton pouvoir d’orateur, plus ton public sera conquis.

N’oublie pas que l’énergie est communicative, tu dois montrer que tu es heureux de t’exprimer.

#6 Donner à la forme autant d’importance qu’au fond

Que nous le déplorions ou non, nous sommes dans l’ère du « tout communication » dans laquelle nous privilégions le paraître au détriment de l’être.

Compose juste avec cette nouvelle donne.

#5 Commencer par la fin

Fais ta conclusion au début de la présentation.

Ainsi, chacun comprendra immédiatement ce qu’il faudra en retenir et tu auras capté l’attention de ton public.

Tu sais comment s’appelle cette technique ?

La technique du marteau à l’anglo-saxonne, elle est en parfaite opposition avec la technique de l’entonnoir à la française qui consiste à arriver progressivement à la conclusion de manière cartésienne.

#4 Rester simple et bref dans tes présentations

Ne fais pas comme notre président Macron. Évite les longs développements qui risqueraient de perdre ton auditoire.

Dis-toi qu’une présentation efficace repose sur des messages clés simples et brefs. Souviens-toi du rapport inverse entre longueur et impact de la présentation :

Réduis de moitié la durée de ta présentation et tu doubleras son impact.

#3 Réduire et répéter

Dis-toi qu’il est nettement plus impactant de répéter plusieurs fois le même message que d’en donner plusieurs lors d’une seule présentation.

Pourquoi ?

Notre cerveau a souvent besoin d’entendre trois fois un message avant de le mémoriser.

Tu as remarqué comme les mauvaises présentations étaient surchargées d’informations qui entrent par une oreille et ressortent de l’autre.

Une bonne présentation contient peu de messages et s’efforce de revenir plusieurs fois dessus.

#2 S’entraîner

Je ne vais te mentir. Avoir l’air naturel en présentation nécessite beaucoup de travail.

Je suis désolé d’avoir cassé un mythe !

Bonne nouvelle (si comme moi, tu es plutôt introverti), une présentation longuement préparée et souvent répétée devient naturelle pour l’orateur qui maîtrisera d’autant plus son sujet qu’il l’aura totalement répété.

#1 Les questions-réponses sont le moment le plus important de ta présentation

Dans la conception globale de ta présentation, priorise la séance des questions-réponses. C’est le moment clé pour nouer un lien direct avec ton public.

Comme tu travailleras sans filet, ton public sera d’autant plus attentif à tes paroles et à ton comportement.

Ne considère pas la séance des questions-réponses comme la fin de ta présentation mais plutôt comme son chapitre le plus important.

A présent, tu connais les 8 éléments essentiels d’une bonne présentation (ou communica8) :

  1. Se mettre à la place de ton public,
  2. Prendre la possession de la salle,
  3. Donner à la forme autant d’importance qu’au fond,
  4. Commencer par la fin,
  5. Rester simple et bref,
  6. Réduire et répéter,
  7. S’entraîner,
  8. Engager la conversation avec les questions-réponses.

Tu peux t’arrêter là et reprendre ta série préférée sur Netflix. Je te remercie même d’être arrivé jusqu’ici. Tu connais maintenant les bases pour réussir une présentation.

Par contre, si tu es plus qu’un simple consommateur passif de contenu et que tu veux obtenir des résultats concrets pour ton activité professionnelle, je te conseille de rester.

Prêt (e) ?

Erreur n°2 : Faire trop long, trop compliqué, trop flou

Quand tu repenses aux présentations ou aux discours qui ont marqué l’histoire de pays, d’entreprises ou d’équipes de sport, tu peux presque toujours résumer la présentation en une phrase, un slogan, un mantra ou un message clé.

Par exemple :

  • Martin Luther King avec « I have a dream »,
  • Steve Jobs avec « Think diffrent »,
  • Charles de Gaulle avec « Je vous ai compris »…

Choisis un message d’ensemble pour ta présentation (SOCO)

Single (Unique), il ne doit en voir qu’UN. Il est important de le répéter le plus souvent possible pour le rendre mémorable. C’est la chose que tu souhaites dire et le message que tu dois faire passer.

Overriding (Principal), tu dois absolument t’y tenir. Tout autre message doit concourir à renforcer, clarifier, contextualiser ou décliner le message clé.

Communication Objective est le but, le propos et la raison d’être de la présentation.

Maintenant, j’ai une question à te poser :

Combien de fois es-tu ressorti d’une réunion en te demandant mais « qu’a t-il fait en fait ? »,  « qu’est-ce j’ai appris ? » et « que dois-je faire maintenant ? » ?

Par exemple, « I have a dream » est le slogan auquel se rattachent toutes les justifications qu’apporte Martin Luther King.

Tu dois reprendre ton SOCO entre 3 et 5 fois dans ta présentation si tu veux qu’il reste dans la mémoire de ton public quelques heures ou quelques jours après, quand il se demandera :

En fait, cela parlait de quoi déjà cette présentation mardi dernier ?

Définir son message clé pour réussir ta présentation
Définir son message clé

Reste simple et concis

C’est bon, tu as maintenant ton SOCO.

N’oublie pas que tu dois aussi faire court et simple à comprendre. Nos amis anglophones ont trouvé cet acronyme génial KISS.

Faire court et simple pour réussir ta présentation
Faire court et simple dans ta présentation

Cela peut paraître être trop simple pour être vrai et pourtant c’est un fait démontré scientifiquement.

D’après une multitude d’études (psychologie, neurologie, médecine du travail…), la conclusion est toujours la même :

Nous pouvons soutenir notre attention (en moyenne) pendant 18 minutes maximum.

Au bout de cette durée, mieux vaut faire une pause, changer d’interlocuteur, de sujet pour rafraîchir son esprit et repartir sur une session de 18 minutes.

Tu ne t’es jamais posé la question pourquoi les TED Talk ne duraient jamais plus de 18 minutes ?

PS : je te mets l’un des derniers TED Talk qui m’a le plus inspiré. Dis moi ce que tu en penses en commentaire (tu peux mettre les sous-titres en français)

Donne un peu d’AIR à ta présentation

Tu as maintenant ton message clé, ton SOCO. Tu as également prévu un temps court mais percutant pour ta présentation (18 minutes).

Ton message principal est comme un clou. Il faut d’abord en prendre un, le positionner et l’enfoncer.

Dans la pratique, si tu veux que ton message trouve un ancrage auprès de ton audience, tu dois lui donner vie et le répéter comme tu donnes deux ou trois coups de marteau pour bien enfoncer le clou.

Affirmer, illustrer et récapituler
Affirmer, illustrer et récapituler
  1. Affirmer, c’est ton message clé.
  2. Illustrer, c’est ton exemple, ton anecdote, ton étude chiffrée qui appuie ton affirmation.
  3. Récapituler, c’est la phrase qui résume ton affirmation pour insister sur le fait que l’illustration est bien la preuve de ton affirmation.

Tu seras jugé dans les 10 premières secondes !

Pense bien à avoir une posture ouverte et non pas fermée.

Que tu sois assis ou debout, évite d’être :

  • Courbé,
  • Épaules rentrées,
  • Tête baissée,
  • Regard vide, fuyant ou qui se promène partout,
  • Tendu, lèvres pincées ou bien ouvertes…

Pourquoi ?

L’intérêt de ces postures ouvertes est de favoriser l’empathie.

Erreur n°3 : Ne pas raconter une histoire pendant sa présentation

Tu veux profiter du mouvement des gilets jaunes (#GiletsJaunes) pour demander une augmentation de salaire.

Prépare ton pitch en :

  • Un mot ?
  • Un objet de mail ?
  • 140 caractères ?

Lors de ta dernière présentation :

  • As-tu posé ta situation de départ ? Fait état d’une rupture ou présenté un enjeu qui pousse au changement, puis une résolution possible ou une action qui découle et répond à l’enjeu ?
  • As-tu bien inséré dans ton histoire des éléments qui la rendaient personnelle et spécifique plutôt qu’anonyme et générique ?
  • L’enjeu était-il clair ? Quel facteur a déclenché la tension dans ton histoire ?
  • Quels arguments as-tu mis en avant pour motiver ton auditoire ? Purement rationnels ou émotionnels ? As-tu ajouté de l’empathie ?
  • Ton histoire s’est-elle concentrée sur le passé ? le présent ? l’avenir ?
  • De quel type d’histoire s’agit-il ? Une aventure ? Un ennemi à vaincre ?
  • Le ton est-il sobre ou au contraire, optimiste ?

Erreur n°4 : Ne pas illustrer et lester son discours

C’est le moment d’avoir un usage « écologique « des slides.

Ils ne doivent surtout pas être une béquille pour toi mais simplement venir illustrer, démontrer et appuyer ta présentation.

Prends la dernière présentation que tu as reçue dans ta boite mail :

  1. A-t-elle un titre, un executive summary, une conclusion clairement identifiable ?
  2. Les slides ont-elles un format clair en terme de titre, d’illustrations et de sources ?

Qu’est-ce-qu’un executive summary dans une présentation ?

Ton executive summary est le message clé qui vient appuyer ton SOCO.

Souviens-toi, ce sont les trois à cinq messages formulés comme des titres actifs.

Par exemple :

  • Nous avons des fortes opportunités de croissance mais notre organisation actuelle est insuffisante pour les saisir…
  • Nous avons trois axes de développement : ….
  • Nos principaux atouts pour y arriver sont…

Erreur n°5 : ne pas structurer et ne pas hiérarchiser sa présentation

Les éléments d’une présentation solide sont hiérarchisés et ils concourent tous à appuyer le message principal (SOCO) en mettant en avant les éléments les plus importants.

Une histoire solide ne comporte ni éléments superflus ni trous.

Une présentation solide n’a ni plus ni moins que les éléments nécessaires et suffisants pour raconter l’histoire.

Le principe de la pyramide

Retiens ici que l’idée de base est qu’une argumentation efficace et solide repose sur une structure hiérarchique qui ressemble à une pyramide :

  • Au sommet, tu retrouves ton message principal (SOCO) ou le « why » (pourquoi),
  • Au milieu, les différents messages clés qui appuient ton SOCO ou le « what » (le quoi),
  • A la base, des exemples qui illustrent les différents messages clés ou le « how » (comment).

Erreur n°6 : ne pas être pertinent

Une présentation réussie est une conversation pertinente qui mène à l’action.

Tu dois définir le sujet de ta présentation avec pertinence en précisant :

  • Le contexte ;
  • A qui elle s’adresse ?
  • Les objectifs attendus et mesurables,
  • Les obstacles et les facilitateurs par rapport à ces objectifs.

Ne néglige pas non plus la formation et la mise en scène de ta présentation.

Check-list Enjeux

Pour chacun de ces éléments, il existe de multiple variantes.

Voici la trame :

  • Le contexte,
  • L’objet de la réunion,
  • Le message principal,
  • Les parties prenantes ou les acteurs,
  • Les contraintes,
  • Le périmètre et les contraintes.

Check-list format pour ta présentation

  • Quand ?
  • Où ?
  • Combien de personnes ?
  • Qui présente ?
  • La durée ?
  • La configuration de la salle ?
  • Les documents à préparer ?

Pour conclure cet article, si tu veux réussir ta présentation, évite de :

  1. Ne pas respecter les bases ;
  2. Faire trop long, trop compliqué, trop flou ;
  3. Ne pas raconter une histoire ;
  4. Lester ton propos ;
  5. Ne pas hiérarchiser ;
  6. Ne pas être pertinent.

A toi, des astuces à partager pour réussir tes présentations ?

Tu es sur Pinterest ? Moi aussi ! Ne me laisse pas toute seule.

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