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Tu cherches à percer les mystères de la photographie et des réseaux sociaux à travers les yeux d’une modèle-photographe ? Ne cherche plus. Dans cet article, je t’emmène dans les coulisses d’une interview exclusive avec Victoire de Blasset. Découvre son rapport intime à la photographie, comment elle jongle entre les réseaux sociaux et la vraie vie, et pourquoi elle est bien plus qu’un simple visage devant l’objectif. Prêt à dévoiler les secrets ? Lis la suite. Et si tu es avide de découvertes, ne manque pas mes autres interviews avec :

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Présentation de Victoire de Blasset

Peux-tu te présenter en quelques lignes pour ceux ou celles qui ne connaîtraient pas encore ?

Victoire De Blasset, cela à l’air très pompeux comme nom. 1 ère révélation de cette interview, il ne s’agit ni de mon vrai prénom, ni de mon vrai nom de famille, bien que ni l’un ni l’autre ne sortent de nulle part. Pour moi, c’est même tout à fait naturel de l’utiliser. J’aime beaucoup le paradoxe de ce nom avec la fille désinvolte que je suis. Sous cette identité je suis modèle photo et photographe.

Présentation de Victoire de Blasset
Crédits : @regardslibres ( www.regards-libres.com) et @victoiredeblasset

Ton rapport à la photographie

Peux-tu nous raconter comment tu as commencé à être modèle ?

J’ai fait un bac L cinéma-audiovisuel. Mon attrait pour l’image que ce soit devant ou derrière un objectif d’appareil photo ou de caméra remonte à quelques années. À l’époque, je posais déjà pour des amis qui pratiquaient la photo. Les années passant j’ai continué de manière épisodique à poser pour eux.

Ce n’est qu’en septembre 2018 que j’ai eu envie de poser pour d’autres photographes et de découvrir différents univers, d’où la création de ma page Instagram et de mon book ensuite.

Que ressens-tu quand tu es seule face à l’objectif ?

Ce qui se passe dans ma tête est assez ambivalent. Une fois que j’ai apprivoisé le photographe et son fonctionnement, j’alterne entre des moments où je suis très concentrée et des moments où je fais la folle. Étant moi-même photographe, j’analyse ma posture, mes expressions du visage, ma tenue, je visualise le tout comme si je prenais la photo et cela me permet de me corriger ou de proposer quelque chose de mieux pour la photo suivante.

Pour autant, cela ne signifie pas que je n’ai pas besoin d’être guidée par le photographe. Au contraire, l’échange est la meilleure recette pour un shooting réussi. Poser me permet aussi de faire le vide, de me déconnecter de ma vie personnelle et justement de ne rien ressentir. En janvier, j’ai perdu quelqu’un de très important. Ces dernières semaines, les shootings me permettent d’avoir un peu de répit psychologique et de me détacher momentanément de ma peine.

Ce que ressent Victoire quand elle est seule face à l'objectif
Crédits : @areyouzany (photos.tomlatrille.fr) et @victoiredeblasset

Que ressens-tu quand tu vois les photos de toi suite à un shooting ?

Je suis toujours impatiente de découvrir le travail du photographe, la vision qu’il a de moi et de voir ce que je deviens interprétée par sa propre sensibilité artistique. Je ne ressens pas toujours la même chose. Cela dépend des photos, du contexte et du style du shooting. Parfois, je suis subjuguée, parfois déçue, la plus belle surprise jusqu’à présent fut le shooting avec Thomas (@areyouzany). Je ne m’attendais pas à de si belles photos de par leur esthétisme et ce qu’elles dégagent.

Quel est ton rapport à ton corps ? À la nudité ?

Je suis plutôt bienveillante à mon égard. Je n’ai pas de complexe et je me trouve jolie. Si je passe du temps devant le miroir, ce n’est pas pour inspecter mon corps et lui faire la guerre mais plus par narcissisme. Il y a quelques mois, j’ai plus ou moins bien vécu le fait de commencer à marquer au niveau du visage mais cela a fini par me passer, sans m’empoisonner l’existence.

Le rapport de Victoire de Blasset à son corps et à la nudité
Crédits : Steve (steve-vieuxfort.wixsite.com/stevephotographie) et @victoiredeblasset

Quelles sont tes limites en matière de photo ?

La pornographie, le comportement du photographe, et la piètre qualité des photos. Pour identifier ses limites, j’échange avant avec le photographe. Je demande à voir son travail et je me rencarde auprès d’autres modèles sur sa réputation.

Peux-tu nous décrire le déroulement d’un shooting ?

Généralement, on discute un peu. On fait une revue des tenues et accessoires que j’ai apportée pour faire une sélection. Certains photographes aiment travailler avec un moodboard pour s’en inspirer en termes de poses. Dans ce cas, on regarde un peu la sélection d’inspiration et puis, c’est parti.

Généralement, un shooting dure 2 heures en moyenne.

Certains photographes sont très minutieux et travaillent chaque photo au millimètre près. D’autres sont des serials killer du déclencheur et puis, il y a les entre-deux ; en tant que photographe je fais partie de ces derniers. Pour une même durée, la quantité de photos peut varier de 15 à plus de 1 000 photos. Certains photographes montrent le résultat au fur et à mesure de la prise de vue. D’autres préfèrent garder cela personnel jusqu’à l’envoi de leur sélection. Ce fonctionnement est très personnel à l’artiste.

Les photographes que je me conseille d'interviewer Victoire de Blasset
Crédits : Hélène Dourliand et @victoiredeblasset

As-tu des astuces pour être à l’aise devant l’objectif ?

Faire la zouave. Je plaisante beaucoup, je fais des grimaces, je raconte des blagues de papa, je me moque de moi-même ou du photographe. Une fois que nous avons bien rigolé l’un et l’autre, le shooting photo se passe dans la bonne ambiance.

Quels conseils donnerais-tu à un(e) modèle débutant(e) ?

Se méfier et se renseigner.

C’est triste à dire mais cet univers regorge de rapaces de toute sorte. Autant nous pouvons tomber sur des personnes bienveillantes, autant d’autres sont foncièrement malsaines. Il y a un fichier qui tourne entre modèles sur Instagram où les photographes avec une mauvaise réputation sont répertoriés.

Cela va du propos déplacé et de la dick pic, aux attouchements voire pire en shooting. Certains indices sur Instagram sont révélateurs comme un photographe qui n’identifie pas les modèles. Cela signifie qu’il n’y a aucun moyen d’aller se renseigner sur lui et donc éventuellement qu’il a des choses à cacher. Il ne faut justement pas hésiter à poser la question à d’autres modèles.

Se fier à son instinct aussi. Avant et pendant un shooting, si quelque chose ne semble pas net, il ne faut pas hésiter à partir. Cela m’est arrivé de partir pendant un shooting parce que je ne me sentais pas à l’aise.

Que souhaites-tu montrer à travers tes photos ?

Difficile question… C’est un peu le pourquoi je pose. Je n’ai rien à prouver, rien à montrer de particulier. Je n’ai pas besoin de la photo pour me sentir belle et bien dans ma peau. Poser, publier mes photos, avoir des followers, c’est dire que j’existe, que je suis là. C’est être vue, c’est une démarche égoïste.

J’ai grandi entourée de proches malades qui ont été la priorité. Cela a été tout à fait normal pour moi de m’effacer ou de moi-même faire les garde-malades car j’ai un amour sans borne pour les membres de ma famille mais parfois, je me suis sentie tellement seule et si invisible. Aujourd’hui, je pense compenser ce sentiment en exposant mes photos à des inconnus et en ayant une certaine reconnaissance.

Qui sont les photographes qui t’inspirent ? Avec quel photographe rêves-tu de shooter ?

Je ne m’inspire pas de photographes en particulier. Certains artistes me fascinent par leurs photographies ou par leur histoire. Par exemple, Vivian Maeir est une photographe mystérieuse et fascinante. J’aime beaucoup également les portraits de Damon Baker. Ses noirs et blancs ont énormément de caractère. Il y a tellement de photographes femmes ou hommes avec qui j’aimerai collaborer qu’en sélectionner un seul serait impossible.

Peux-tu nous partager ta meilleure expérience de shooting ?

Chaque shooting est unique car chaque photographe est différent avec son propre univers et son propre fonctionnement. Je n’ai pas de meilleure expérience mais quelques-unes qui m’ont marquée, comme celui avec Cyriaque (Pixelizerphotos). Il a une façon minutieuse de travailler chacune des photos, la pose, la lumière, le cadrage. Il a même un peigne à portée de main pour replacer les mèches de cheveux si besoin.

Et bien sûr le résultat est à couper le souffle. Mon premier duo aussi est un très bon souvenir. Il a donné lieu à une belle rencontre : mon acolyte de duo Fiona. C’est Jon (@i_started_a_joke) qui nous a permis de se rencontrer. C’était plutôt une chance d’être aussi à l’aise l’une avec l’autre sans se connaître auparavant. Sans doute un des talents de Jon : faire matcher des modèles. C’est aussi par lui que j’ai rencontré Juliette (@juliette_alenvers), une autre rencontre qui promet de beaux duos. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à poser pour Robin (@Robin_Chaumette).

C’était un style portrait, très différent de ce que je peux faire d’habitude. C’était intéressant, car bizarrement, je suis moins à l’aise quand c’est mon visage qui est le centre de la photo et pas mes fesses. Avec Robin, j’ai pris confiance en mon visage et de son attrait équivalent au reste de mon corps.

Ta pire expérience (Il n’y a pas d’obligation, c’est comme tu veux) ?

Je n’ai pas eu d’expériences affreuses dans le sens où je trie beaucoup. Toutefois sans entrer dans les détails, j’ai eu un shooting pendant lequel j’ai été filmée à mon insu. Je m’en suis aperçue et j’ai effacé la vidéo. J’ai eu un autre shooting où nous avons mis fin d’un commun accord au shoot car je n’étais pas à l’aise.

Quel photographe me conseillerais-tu d’interviewer ? Quel(le) Modèle ?

Difficile aussi de ne sélectionner qu’une personne.

  • Hélène Dourliand est la seule femme pour qui j’ai posé jusqu’à présent. C’est son métier. Elle a notamment écrit un livre sur la photographie boudoir.
  • Patrick Cockpit, pour qui j’ai aussi posé pour du polaroïd et de l’argentique. Il est membre du studio Hans lucas. J’adore son univers.

En modèle, je serai très curieuse de lire l’interview de @lilyyezzir. C’est une modèle que je suis et qui me semble aussi déjantée que moi, si ce n’est plus.

Ton rapport aux réseaux sociaux

Que penses-tu des réseaux sociaux ? Comment les utilises-tu ?

Comme toutes les personnes de ma génération, j’ai grandi avec. C’est chronophage et addictif mais c’est aussi un outil de communication qui permet de :

  • Partager son travail,
  • Défendre des idées,
  • Développer des projets.

J’utilise surtout Instagram, j’ai trois comptes : un compte personnel que je partage avec mes amis, un de modèle et un de photographe.

Rejoindre le Discord Objectif Pinterest

Combien de temps en moyenne chaque jour ?

Beaucoup trop. Je n’ose pas installer une application qui analyserait mon utilisation. J’ai tendance à me laisser aspirer par Instagram.

Ton réseau social préféré ? Pourquoi ?

Instagram sans hésitation. J’ai un rapport à l’image et à la photo assez fort. J’ai même laissé tomber Facebook pour ma page privée Instagram.

Cela me plaît de partager :

  • Des moments de ma vie avec mes amis à travers des images et des légendes un peu fun,
  • Mes photographies, toujours avec des légendes un peu fun ou plus personnelles.

Ton rapport au voyage

Tes 3 coups de cœur en France ? Pourquoi ?

  • J’adore Paris. C’est assez cliché mais la capitale à beaucoup de charme et de diversité.
  • Nantes, je commence à y avoir mes petites habitudes. C’est un peu ma pause ressource.
  • Honfleur, j’aime ce côté village et surtout échappatoire de Paris. Ayant une voiture, j’aime ce fantasme de pouvoir partir sur un coup de tête un week-end et être à deux heures de la mer.

À l’étranger ?

L’Australie et surtout Sydney, j’y ai vécu pendant 7 mois à 19 ans. J’ai été jeune fille au pair puis j’ai voyagé pendant deux mois. À cette époque, c’était mon eldorado. Ces sept mois m’ont fait un bien fou.

Ton prochain projet de voyage ? Pourquoi ?

L’Islande dans 5 jours. C’est un voyage coup de tête. Je rejoins un photographe qui fait un documentaire là-bas. Il m’a proposé de le rejoindre un peu en plaisantant et au final on se l’organise. Nous faisons un road trip de 5 jours dans les fjords du nord ouest puis j’ai quatre jours, seule pendant lesquels j’ai loué une voiture pour faire un peu le sud.

J’adore réaliser des projets qui semblent improbables au départ. J’ai pour projet de faire un tour du monde. Ce projet se met en place progressivement pour un départ en septembre 2020. J’ai toujours travaillé en parallèle de mes études et j’ai très peu voyagé. Aujourd’hui, j’ai une certaine frustration par rapport à ça et suite aux derniers événements de ma vie personnelle, j’ai aussi besoin de vivre seule quelque chose de fort et intense.

Où retrouver Victoire de Blasset ?

Tu peux retrouver Victoire de Blasset :

À toi, une question à poser à Victoire de Blasset ?

Voilà, tu viens de découvrir l’univers complexe et fascinant de Victoire de Blasset. Entre sa passion pour la photographie et son rapport nuancé aux réseaux sociaux, elle nous rappelle que derrière chaque cliché se cache une histoire, une émotion, une vision du monde.

Si cette interview t’a inspiré, n’hésite pas à la suivre sur ses différents réseaux pour ne rien manquer de ses aventures photographiques. Et bien sûr, reste connecté ici pour d’autres rencontres tout aussi enrichissantes. À très vite !

Avec Victoire de Blasset, Photographe et Modèle