Imagine des rues qui murmurent des récits séculaires, des murs qui reflètent des épopées artistiques. Bienvenue dans le monde fascinant du street art à Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix, deux joyaux méconnus aux portes de Grenoble.
Dans ce guide spécial, je t’invite à un voyage visuel et émotionnel. Ensemble, nous allons explorer des fresques époustouflantes et découvrir des secrets de ces quartiers vibrants. Tu vas rencontrer les œuvres de Veks Van Hillik, Goin, Nesta & Short 79, Nean… et bien d’autres. Mais ce n’est pas tout : je vais te révéler les anecdotes insolites et les trésors cachés qui se tiennent derrière chaque œuvre.
Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix ne sont pas juste des toiles urbaines ; ce sont des narrateurs silencieux d’une histoire riche et captivante. As-tu déjà entendu parler de l’épée du Bronze moyen trouvée à Pont-de-Claix ou de la transformation étonnante des anciennes friches industrielles de Saint-Martin-d’Hères en pôles urbains modernes ? Ce sont ces histoires qui donnent vie à l’art que tu vas admirer.
Prépare-toi à une expérience unique où l’art de la rue se mêle à la richesse historique. Chaque coin de rue réserve une surprise, chaque mur raconte une histoire. Et toi, en tant que spectateur privilégié, tu vas non seulement voir, mais aussi sentir et vivre l’histoire de ces lieux.
Alors, mets tes chaussures de marche et recharge ton appareil photo. On embarque pour une balade artistique qui va éveiller tes sens et nourrir ta soif de découvertes. Es-tu prêt(e) à voir Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix comme jamais auparavant ? Si tu es un(e) fidèle, tu sais que j’ai consacré 2 articles au street art à Grenoble :
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Quelques anecdotes insolites sur Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix
Saint-Martin-d’Hères, située au cœur des Alpes, est bâtie sur le fond plat d’une ancienne vallée glaciaire, à l’est de laquelle débute la vallée du Grésivaudan. Au nord, la commune est délimitée par l’Isère, et plusieurs ruisseaux, dont le Bigot qui fournit de l’eau potable depuis 1930, traverse la ville. Historiquement, la plaine de Saint-Martin-d’Hères était inondable, avec des crues fréquentes de l’Isère et du Draquet. Cela a changé au XVIIIe siècle grâce à la construction de digues et de canalisations souterraines, rendant la zone habitable. Le nom de la commune pourrait même provenir du mot “eira”, suggérant des terres incultes ou un marais.
Depuis quelques années, la commune mène un ambitieux programme de renouvellement urbain. Par exemple, l’ancienne friche industrielle des usines Neyrpic a été transformée en un pôle urbain moderne avec des commerces, bureaux, logements, et des équipements culturels et de loisirs, ouvert en 2020. En outre, des zones comme l’écoquartier Daudet et le projet Neyrpic témoignent de l’évolution architecturale de la ville, avec des constructions récentes qui rivalisent d’esthétique et de confort.
Pont-de-Claix
- Une épée du Bronze moyen (XIVe siècle av. J.-C.) a été retrouvée sur le sol de la commune, au lieu-dit du Saute du moine. Elle est actuellement conservée au musée de Gap.
- Entre 1608 et 1611, le Pont de Claix, également connu sous le nom de Pont Lesdiguières, a été construit sur le Drac. Cette construction répondait à la demande des maraîchers des plaines fertiles de Claix qui avaient besoin de traverser le Drac pour vendre leurs produits à Grenoble.
- Plus de deux siècles après la construction du Pont Lesdiguières, un nouveau pont plus large et moins raide a été construit en aval de l’ancien pont. Simultanément, un industriel papetier ayant installé son usine aux abords du Drac a obtenu un petit hameau près du pont. Ce hameau, peuplé progressivement par des ouvriers papetiers, est devenu la commune de Pont de Claix en 1873.
Un peu de géographie
Saint-Martin-d’Hères se distingue par sa situation géographique unique, au cœur des Alpes, à une altitude moyenne de 234 mètres. Cette ville se trouve sur le fond plat d’une ancienne vallée glaciaire, marquant le début de la vallée du Grésivaudan à l’est. À l’ouest, elle s’inscrit dans ce qu’on appelle l’Y grenoblois, une zone géographique particulière de la région grenobloise. Le territoire de Saint-Martin-d’Hères est délimité au nord par le fleuve Isère, et traversé par plusieurs ruisseaux montagneux, tels que le ruisseau du Bigot, la Mogne, et le Sonnant. Ces cours d’eau, en plus de leurs aspects pratiques, ajoutent un charme naturel à la ville.
Pont-de-Claix : Entre histoire et modernité
Pont-de-Claix, situé au sud de Grenoble à environ 10 km du centre-ville, est accessible en 32 minutes en tramway (ligne A). Cette ville se trouve sur les rives du Drac, un affluent de l’Isère, et se caractérise par son histoire riche et son développement urbain. Le Pont de Claix ou Pont Lesdiguières, un joyau d’architecture construit entre 1608 et 1611, représente un élément clé de l’histoire locale. Il fut initialement construit pour répondre aux besoins des maraîchers de la région, facilitant le transport de leurs produits vers Grenoble. Pont-de-Claix a également connu un développement industriel important, notamment avec l’implantation d’une usine papetière au XIXe siècle, qui a contribué à la formation de la commune telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Ces 2 villes, bien qu’étroitement liées à Grenoble, possèdent chacune une identité géographique et historique distincte, enrichissant la diversité de la région grenobloise. Leurs paysages variés, alliant montagnes, vallées, et cours d’eau, offrent un cadre exceptionnel qui inspire artistes et créateurs, y compris ceux du street art.
Street art à Pont-de-Claix
Avant de rentrer dans le détail, petit point géographie, Pont-de-Claix se situe au sud de Grenoble à 10 km du centre-ville et à 32 min en tramway (ligne A). Niveau street art, les œuvres se concentrent autour de 3 grands lieux :
- La place du 8 mai 1945 (Mairie),
- 21 allée Albert Camus,
- Piscine Flottibulles (83 Cours Saint-André).
Au total, les grincheux diront qu’il n’y a que 5 fresques seulement mais bon, la qualité est clairement au rendez-vous.
Goin
Avec ma femme, nous aimons beaucoup le street art militant et combatif de Goin. À travers chaque fresque, on a l’impression que Goin traduit remarquablement bien l’état d’esprit d’une génération souvent désabusée et en colère face à :
- L’urgence climatique,
- La corruption,
- Les inégalités…
À travers ses pochoirs, il nous invite à remettre en question notre société actuelle. Les messages de Goin font toujours mouche et frappent là où cela fait mal ! Son street art me fait un peu penser aux textes du chanteur Orelsan.
En savoir plus :
- Site officiel (goinart.net).
Animalitoland
Graciela Gonçalves Da Silva aka Animalitoland est une artiste argentine autodidacte qui a commencé dans le graphisme à l’université de Buenos Aires. Pendant 10 ans, elle explore plusieurs styles d’arts :
- Comics et fanzines,
- L’animation et les jeux vidéo,
- Art urbain.
Maintenant, tu peux voir son street art en : Espagne, Allemagne, France, Hongrie, Chine… Elle adore ajouter des enfants et des créatures fantastiques à ses compositions. Quelle explosion de couleurs, non ? Une très belle découverte…
En savoir plus :
- Site officiel (animalitoland.com)
Le collectif Contratak Prod (street art Grenoble)
Contratak Prod est une association qui vise à promouvoir les cultures urbaines :
- Peinture,
- Musique,
- Vidéo,
- Photographie,
- Graphisme…
On peut lire su son site internet qu’elle souhaite apporter une énergie positive à travers l’échange artistique.
En savoir plus :
- Site officiel (contratak-prod.fr)
Veks Van Hillik
Je dois t’avouer quelque chose. L’une des raisons principales de notre léger détour par Pont-de-Claix était la présence de cette gigantesque fresque de Veks Van Hillik. Nous avons découvert cet artiste lors de notre 1 ère balade street art à Grenoble et depuis, nous sommes fans de son travail avec ma femme. Et franchement, on en a encore pris plein les yeux avec ce nouveau street art (2019). Désolé pour la qualité de photo, c’était 11 h et le contre-jour était assez terrible… Qui a dit que la vie d’un chasseur d’image urbaine était facile ? Certainement pas moi…
La collaboration entre Nesta et Short 79
En lisant le PDF du Street Art Fest, j’ai appris que Nesta était une légende dans le monde du graffiti grenoblois. J’en prends bonne note comme on dit. Nesta décline son art dans de multiples domaines comme :
- L’illustration,
- Le graphisme,
- La peinture,
- La personnalisation d’objets…
De son côté, Short79 élimine systématiquement toute notion d’avant-gardisme et obéit trait pour trait aux codes graphiques :
- Contours,
- Outline,
- Light,
- Background,
- Remplissage coloré…
Pour la petite histoire, ils ont investi tout l’extérieur de la piscine Flottibulles (83 cours Saint-André, Pont-de-Claix).
En savoir plus :
- Nesta (@nesta_rockyourworld),
- Short 78 (@short_79).
Street art à Saint-Martin-d’Hères
Avant de rentrer dans le détail, petit point géographie, Saint-Martin’d’Hères se situe à l’est de Grenoble à 5 km du centre-ville et à 21 min en tramway (ligne B, domaine universitaire). Niveau street art, les œuvres se concentrent autour de 3 grands lieux :
- Avenue Gabriel Peri,
- Avenue Ambroise Croizat,
- Domaine universitaire.
L’incroyable collaboration entre Mantra et Dulk
Le street art de Dulk reflète son obsession pour la nature et la préservation des espèces. Il met souvent en scène ses animaux exotiques ou légendaires dans des visions surréalistes. Il peint autant sur toile que sur mur. À travers son travail, il nous interpelle sur la catastrophe environnementale en cours et l’avenir sombre qui nous attend si on ne réagit pas. De son côté, Mantra est un peintre autodidacte hyperréaliste. Dans son street art, il rend hommage aux héros de son enfance :
- Papillons,
- Hiboux,
- Araignées.
Comme pour Dulk, son street art se veut le miroir des cris d’une nature que l’on n’écoute plus. Pour la petite histoire, j’aurais bien aimé prendre ces 2 oiseaux ensemble mais bon le contre-jour était assez terrible ! Encore une fois, avec ma femme, on s’est regardé et on est resté admiratif devant la précision des détails et le pouvoir évocateur de cette fresque. Sublime, non ?
Veks Van Hillik
À deux pas ou presque, notre regard a presque immédiatement été aimanté par “Le Pigeon Voyageur” de notre petit chouchou Veks Van Hillik peint en 2018. Cette pharmacie doit probablement être l’une des plus photographiées de Grenoble maintenant !
Julieta XLF (street art Grenoble)
Artiste et illustratrice espagnole, Julieta XLF s’inspire beaucoup de la nature. Son style se démarque par son utilisation des couleurs chaudes et lumineuses. L’optimisme, la joie et l’empathie alimentent le street art et l’imaginaire de Julieta XLF.
En savoir :
- Site officiel en espagnol (julietaxlf.com),
- Instagram (julieta_xlf).
Nean
Jeune artiste belge, Nean gravite entre un style expérimental et le photo réalisme. Tu ressentiras peut-être également l’influence de la peinture traditionnelle et l’art numérique quand tu parcourras son site internet ou sa galerie Instagram. D’ailleurs, je serais curieux de connaître ton avis à ce sujet. Apparemment, Nean multiplie les essais sur des supports de grande taille et continue d’innover et d’explorer son propre style. Personnellement, je suis très curieux de voir la suite, pas toi ?
En savoir plus :
- Instagram (@nean_kingdom).
Sonny Sundancer
Passionné par la nature et la faune, son street art retranscrit l’importance et la fragilité de notre environnement. Tu peux lire dans les motifs (parfois tribaux) ses origines sud-africaines. Il aime bien nous rappeler notre nature d’animalité dans son travail.
Lonac
Street artiste croate, Lonac perfectionne sa technique au fil des réalisations. Aujourd’hui, il fait partie des street artistes les plus reconnus mondialement pour ses fresques d’un photo réalisme saisissant dans des décors souvent très improbables. Tu ne me crois pas ? Va te perdre dans sa galerie Instagram (@lonacpot) et dis-moi ce que tu en penses. Je te conseille son pinou (lapin) en Californie.
Groek
Aérosols, pochoirs, affiches, scotch, stickers… Groek recherche constamment de nouveaux supports à explorer et de nouvelles techniques à tester. Il adore également jouer avec une certaine géométrie dans son travail. Bref, une belle découverte encore grâce au Street Art Fest…
Bonus : Itinéraire détaillé à Saint-Martin-D’Hères
Concernant Pont-de-Claix, je ne t’ai fait pas d’itinéraire mais j’ai mentionné dans l’article les différentes adresses à voir. Concernant Saint-Martin d’Hères, voici mon itinéraire détaillé :
- Arrêt tramway “Péri-Brossolette” (Ligne C), rejoins le n°8 avenue Gabriel Péri (Julieta XLF) puis l’avenue Ambroise Croiziat via la rue de la Poste.
- Continue alors sur l’avenue Ambroise Croiziat pendant un très long moment jusqu’à tourner à droite sur l’avenue Cité Labeye.
- Tourne ensuite à droite avenue Gabriel Peri (Veks Van Hillik, Mantra et Dulk).
- Reviens alors sur tes pas, continue sur l’avenue Gabriel Peri et prends à droite l’avenue du Doyen Louis Weil pour rejoindre le domaine universitaire.
Durée estimée approximative : 2-3 h à pied.
Évidemment, je te conseille de télécharger avant le guide PDF du Street Art Fest (streetartfest.org) qui te permettra d’avoir toutes les informations nécessaires sur les artistes et la localisation précise des œuvres. INESTIMABLE !! Voici une petite capture pour illustrer mon itinéraire.
Ressources utiles avant de partir à Grenoble
Et toi, quel est ton coup de cœur street art à Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix ?
Et voilà, ma balade artistique et historique à Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix touche à sa fin. J’espère que cette exploration t’a offert un nouveau regard sur ces quartiers, où l’art de la rue s’entremêle avec l’histoire et la géographie d’une manière si unique. À Saint-Martin-d’Hères, nous avons voyagé à travers le temps, de l’ancienne vallée glaciaire à la modernité des écoquartiers comme Daudet et le projet Neyrpic. Ces lieux ne sont pas seulement des centres d’innovation urbaine, mais aussi des sources d’inspiration pour les artistes de rue, qui y ont laissé leur empreinte colorée.
À Pont-de-Claix, nous avons découvert comment un pont, bâti pour les besoins simples des maraîchers il y a des siècles, a façonné l’histoire de toute une commune. Et n’oublions pas cette épée du Bronze moyen, témoin silencieux d’un passé lointain, qui nous rappelle que chaque rue, chaque coin de ces villes a sa propre histoire à raconter. Ce voyage à travers le street art, la géographie et l’histoire de Saint-Martin-d’Hères et Pont-de-Claix démontre combien nos environnements urbains sont chargés de récits et de créativité. J’espère que cette balade t’a inspiré(e) à voir au-delà des couleurs et des formes, à ressentir l’esprit et l’âme des lieux que nous parcourons souvent sans y prêter attention.
N’hésite pas à partager tes propres découvertes et expériences dans ces quartiers, ou à me faire part de tes impressions sur cette balade. La beauté de l’art de rue réside dans sa capacité à créer des liens entre les gens, à éveiller des conversations et à enrichir notre quotidien. Merci de m’avoir accompagné(e) dans cette aventure. Reste curieux(se), ouvert(e) et toujours prêt(e) à explorer de nouveaux horizons. Qui sait quelles merveilles nous attendent au prochain coin de rue ?
Je vais souvent à Grenoble, mais je ne connaissais pas du tout ces oeuvres, tu as éveillé ma curiosité…
Comme quoi, on en apprend tous les jours. Merci pour ton commentaire et bonne journée,
Guillaume
Ça me donne drôlement envie d’aller faire un tour là bas, merci !
Superbes !
Merci beaucoup Pastelle. Oui, cela vaut le détour surtout si tu aimes le street art.
Bon week-end et à bientôt sur le blog,
Guillaume