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Tu es passionné par la photographie de mode ou simplement curieux de découvrir les coulisses de ce métier fascinant ? Alors, tu ne voudras pas manquer cette interview exclusive avec Henri Buffetaut, un photographe qui a su capturer l’essence même de la mode à travers son objectif. Découvre son parcours, ses inspirations et même ses astuces pour réussir dans ce domaine. C’est plus qu’une simple interview, c’est une plongée dans l’univers d’un artiste qui vit et respire la photographie. Alors, prêt à être inspiré ? Lis la suite, tu ne le regretteras pas. Et n’oublie pas, si tu es avide de découvertes et d’inspirations, je t’invite à explorer mes autres interviews fascinantes avec :

Présentation de Henri Buffetaut

Peux-tu te présenter en quelques lignes pour ceux ou celles qui ne te connaîtraient pas encore ?

Bonjour, je m’appelle Henri Buffetaut.

J’ai 34 ans, je suis photographe de mode depuis plus de 6 ans et je suis passionné par ce métier. Cette pratique n’est pas le fruit du hasard. Je me rends compte que chaque étape de ma vie me préparait à embrasser cette vocation. Chaque discipline artistique que je touchais du doigt constituait un appel vers ce mode d’expression. Je me suis toujours demandé comment je pouvais représenter le monde vu à travers ma sensibilité. Comment exprimer ces univers qui bouillonnent, se côtoient, se mélangent au plus profond de moi ? J’ai essayé la peinture, l’architecture, le dessin, je me suis réalisé à travers le chant, l’écriture, la photographie…

Présentation de Henri Buffetaut
Crédit : Henri Buffetaut

Ton rapport à la photographie

Peux-tu nous raconter comment tu as commencé la photo ?

Oh, c’est une longue histoire ! Je me souviens très précisément de ce moment-là. C’était à l’Ile d’Yeu au soir du 10 août 2004, dans ma maison d’enfance. Un orage absolument incroyable s’épanouissait en mer et je désespérais de ne pas pouvoir en garder la moindre trace. J’avais essayé de saisir au vol quelques éclairs, sans succès. Dès lors, je me suis intéressé au monde de la photographie dans le but avoué de devenir chasseur d’orages. Si cette passion originelle ne m’a jamais quitté, elle m’a fait entrer de plain-pied dans le monde de la photographie.

Les débuts de Henri
Crédit : Henri Buffetaut

Comment as-tu appris la photo ?

J’ai appris la photo tout seul, en travaillant, en me trompant, en dévorant revues, reportages et beaux livres. J’ai, en 2006, fédéré un groupe de chasseurs d’orages qui sont devenus mes meilleurs amis. Ensemble nous avons progressé à force de traques, d’expériences et d’aventures par delà le pays et les frontières.

Par ailleurs, j’ai démarré mes études d’architecture à la même époque. Cela m’a permis de me donner une assise culturelle, de structurer ma pensée et de hiérarchiser mes idées. Choses indispensables dans ma pratique quotidienne du métier. Au fond, qui sait mener un projet archi, saura mener un projet de direction artistique, les ressorts intellectuels sont les mêmes.

Son apprentissage de la photo
Crédit : Henri Buffetaut

Comment définirais-tu ton travail ?

Passionnant et multiple. Passionnant parce que j’ai, lors de chaque shooting, le sentiment de me réaliser pleinement dans la pratique quotidienne de mon métier. Multiple, parce que mes journées ne se mesurent pas forcément à l’aune des campagnes réalisées.

Le travail de direction artistique prend une place de plus en plus importante au fur et à mesure des années. Il permet de donner des impulsions nouvelles au fil des campagnes. C’est un travail indispensable, car il permet de garder intacte ma curiosité et offre l’occasion de se remettre en question. Le doute a ses vertus, le questionnement ses leviers d’action. Enfin, l’édition ainsi que la retouche me prennent également beaucoup de temps.

Le travail de Henri Buffetaut
Crédit : Henri Buffetaut

Combien de temps passes-tu par mois à shooter ?

Ho, c’est variable.

Il y a des rythmes qu’imposent les temps forts de la mode commerciale. Ainsi les 2 premiers mois de l’année, assez calmes, me permettent de tester de nouveaux modes de prise de vue. S’il y a des shootings, c’est aussi le temps des travaux plus personnels (livres, test, contacts, vacances). Le printemps et le début de l’été sont endiablés et les shootings peuvent se succéder de manière continue pendant plus de 4 mois.

Le mois d’août constitue généralement une pause avant une reprise en trombe au début de l’automne. Je photographie également ponctuellement quelques mariages d’avril à octobre. C’est une activité très différente et que j’aime bien également. Cela me replonge dans mes jeunes années.

Le nombre de shooting par mois
Crédit : Henri Buffetaut

Comment choisis-tu tes modèles ? Tes lieux de shoots ?

C’est une vraie question !

Il faut que chaque mannequin puisse transmettre une émotion. Au fond, j’ai envie d’être ému par le jeu de telle ou telle modèle. Qu’elle puisse exprimer à travers son regard, ses poses, ses attitudes davantage que des traits fins et une silhouette harmonieuse. Instagram est un excellent vecteur de rencontres professionnelles. Je propose en général aux jeunes femmes de réaliser un test shoot.

Cette étape est importante, car cela me permet de juger rapidement dans quel type de shooting les mannequins seront à l’aise. Au fur et à mesure des shootings, je développe des liens d’amitié très forts avec certains de mes modèles. Au fond, nous nous connaissons par cœur et cela donne un vrai dynamisme à nos shootings. Les lieux de shootings sont fonction de l’inspiration du moment et des besoins propres à chaque marque. Il n’y a pas de critères prédéfinis, seulement la volonté de trouver des lieux inspirants avec de belles lumières.

Le choix des modèles
Crédit : Henri Buffetaut

Peux-tu nous décrire le déroulement d’un shooting ? As-tu des astuces pour mettre à l’aise tes modèles ?

Un shooting est avant tout une rencontre et une conjugaison de talents différents. Chaque déroulement est différent et c’est le plus souvent la relation entre le modèle et le photographe qui donnera le rythme de nos campagnes. Il n’y a pas d’astuces particulières pour mettre à l’aise les mannequins. Chacun étant différent, il convient de comprendre l’autre et de se caler sur son rythme et des envies. Enfin, j’aime les ambiances de plateau qui sont simples et familiales… Comme des cousins heureux de se retrouver après quelques mois d’absence.

Le déroulement d'un shooting avec Henri Buffetaut
Crédit : Henri Buffetaut

Quels conseils donnerais-tu à un(e) photographe débutant(e) ?

Le talent, c’est d’avoir envie.

Jacques Brel

Qui sont les photographes qui t’inspirent ?

Il y en a beaucoup et d’influences diverses. Plus que des photographes, ce sont des artistes, des cinéastes, des musiciens. Les arts sont au fond différents moyens d’expressions qui traduisent tous au fond une mélodie de l’âme. La musique de Max Richter me fascine, les fusains de Degas me font rêver, la peinture de Boticelli, de Caravage, de Raphaël me transporte. Au-delà j’aime beaucoup les travaux de Rémi Rebillard, de Jean Philippe Lebée, de Maud Chalard. Chacun de ces artistes (il y en a d’autres) ont su créer des univers qui leur sont propres et nous avons le sentiment, en regardant leurs travaux, de voir le monde à travers leurs yeux.

Les photographes qui l'inspirent
Crédit : Henri Buffetaut

Peux-tu nous partager ta meilleure expérience de shooting ?

Il y en a beaucoup. Il est dur de faire un choix, mais le plus souvent les shootings avec de beaux voyages constituent des souvenirs forts qui rythment chacune de nos années.

Sa meilleure expérience de shooting
Crédit : Henri Buffetaut

Ta pire expérience ?

Haha, au tout début, lorsque je me lançais dans le métier. Un shooting pour une toute jeune marque. Sans expérience ni préparation. Ce fut une catastrophe ! Catastrophe qui fut riche d’enseignements.

Quel photographe me conseillerais-tu d’interviewer ? Quel(le) modèle ?

Mon ami Pierre-Gabriel Pichon ou Ange Provost. Pour les mannequins… Héloïse Giraud, Gabrielle Dubois ou encore Lucie Domenach.

Un photographe à interviewer
Crédit : Henri Buffetaut

Ton rapport aux réseaux sociaux

Que penses-tu des réseaux sociaux ? Comment les utilises-tu ?

J’ai pour les réseaux un sentiment mêlé. Ils sont importants et permettent à portée de poche de découvrir de nouveaux talents parfois remarquables. C’est une lucarne entrouverte sur le monde. Néanmoins, ils peuvent parfois biaiser les comportements et face à un compte Instagram qui monte, il ne faut jamais oublier de regarder la vie avec nos yeux et notre cœurcœur. Trop souvent, j’ai vu des jeunes gens jouer dans une mise en scène permanente d’un quotidien bien vide dans le seul but de monnayer quelques likes.

Combien de temps en moyenne chaque jour ?

J’ai un rituel. Souvent le matin (dans mon bain) pour mettre à jour de nouvelles photos et de nouvelles histoires. Ponctuellement dans la journée. Mais, je mets souvent mon téléphone en mode avion pour ne pas être dérangé dans mes activités quotidiennes.

Modern Stoic Addict

Ton réseau social préféré ? Pourquoi ?

Instagram et Pinterest. Ils forment d’excellents carnets de tendance.

Que penses-tu de Pinterest ? Comment l’utilises-tu ?

Je pense beaucoup de bien de Pinterest. C’est un vrai vecteur de tendances. C’est un outil que j’utilise beaucoup lorsque je fais de la direction artistique. Il y a toujours des idées, des styles qui nous inspirent.

Ton rapport au voyage

Tes 3 coups de cœur en France ? Pourquoi ?

J’aime la montagne. Le Massif du Mont Blanc, celui des Ecrins, les Préalpes. Tous ces lieux pour la beauté envoûtante qui nous dépasse de très haut.

À l’étranger ?

L’Italie pour son héritage spirituel et artistique.

Comment prépares-tu tes voyages ? As-tu des rituels avant de partir ?

Je n’ai pas trop de rituels de voyage. Je fonctionne au coup de cœur en fonction de l’inspiration du moment. Au fond sans doute est-ce là une habitude des chasses aux orages qui nous font courir le monde en fonction des aléas météo.

Ton prochain projet de voyage ? Pourquoi ?

Sans doute Lanzarote dans le cadre d’un prochain shooting. Pour la beauté des paysages.

La carte blanche de Henri Buffetaut

J’aimerais parler de 1 000 choses, mais ce serait trop long, ou trop fastidieux. Peut-être me risquerais-je à parler de la transdisciplinarité des arts. Nous avons beaucoup évoqué le sujet photo, mais l’expérience montre au fond que chaque discipline trouve sa complémentarité dans une discipline sœur. En définitive, le monde de la création est un grand tout qui permet plus que n’importe quel autre de révéler la richesse de nos âmes et la complexité de nos inspirations.

Où retrouver Henri Buffetaut ?

Tu peux retrouver Henri Buffetaut sur :

À toi, une question à poser à Henri Buffetaut ?

Voilà, tu viens de plonger dans l’univers captivant d’Henri Buffetaut, un photographe qui redéfinit les règles de la photographie de mode. Si cette conversation t’a inspiré, n’hésite pas à suivre Henri sur ses réseaux sociaux pour ne rien manquer de ses futurs projets. Et toi, quelle a été ta plus grande prise de conscience ou inspiration tirée de cette interview ? Partage tes réflexions dans les commentaires ci-dessous. Reste connecté, car d’autres interviews tout aussi enrichissantes t’attendent sur ce blog. À très vite !

Avec Henri Buffetaut, Photographe de Mode